Baptistère Vieille major nouvelle major

La restitution du baptistère par F Roustan

Laissons à François ROUSTAN la description du baptistère.

« Nous sommes suffisamment renseignés par le plan du Baptistère, par les fragments divers qui y ont été trouvés : bases, fragments de fût et chapiteau, pour faire un essai de restitution de ce monument avec l'aide des documents que nous fournissent les baptistères contemporains de celui de la Major qui ont été conservés jusqu'à nos jours: celui de Saint-Sauveur d'Aix, celui de la cathédrale de Fréjus, ceux de Riez, Vénasque et de Mêlas.
La structure du Baptistère de la Major, à part les colonnes qui provenaient d'un temple païen, n'était composée que de matériaux ordinaires pris dans la localité, si nous en jugeons par la nature des pans de murs qui émergeaient de 0 m. 50 à 1 mètre du sol : maçonnerie de moellons calcaires et de quelques pierres rouges de la Couronne sous les points d'appui qui nécessitaient une plus grande résistance. Les murs étaient donc en maçonnerie ordinaire ; les arcs et les voûtes en briques et les toitures en charpentes et en tuiles romaines demi-rondes, telles qu'elles sont encore en usage à notre époque, sous le nom de tuiles marseillaises. Les marbres ont été employés comme placages dans les soubassements ; ils ont aussi concouru pour une bonne part au pavage du sol, soit en plaques, comme dans la piscine et dans les soffites, en façon marqueterie entre la piscine et le premier rang de colonnes, c'est-à-dire sous le plan du dôme. Le pavage des bas et peut-être celui des chapelles était totalement en mosaïques que nous les représentons PI. 8, 9 et 10.
L'architecture intérieure du monument se composait de seize colonnes, dont nous avons étudié les proportions (PI. 17), et dont la hauteur compris base et chapiteau était de 7 m. 89. Les colonnes du plan du dôme (PI. 30} étaient surmontées d'arcs plein cintre de 3 m. 80 de diamètre, sans doute agrémentés d'archivoltes ; au-dessus s'élevait un tambour vertical jusqu'à la corniche architrave, qui établissait le départ de la coupole en plein cintre et à pans, laquelle était arrêtée au sommet par un œil ou couronne horizontale que surmontait un campanille composé de huit colonnettes et couronné par une calotte.
Les colonnes adossées aux angles de l'octogone, dans les bas côtés, étaient reliées à celles du premier rang par des arcs surmontés de murs qui s'élevaient jusqu'à hauteur de la toiture et formaient contreforts rayonnants à la voûte du dôme.
Les bas-côtés ne devaient pas comporter de voûtes sous toiture; la charpente épousait la forme du toit comme au Baptistère d'Aix et le plafond s'arrondissait vers le mur du dôme afin de masquer l'angle aigu formé par l'intersection de la toiture avec ce mur.
Les proportions que nous avons adoptées et qui doivent être sensiblement exactes, donnent à la coupole sous clef une hauteur de 18 mètres environ. La hauteur totale du sol au-dessus du campanille devait être de 24 mètres.
Nous supposons, d'après les fragments de murs trouvés à l'ouest, également écartés de l'angle est-ouest du Baptistère et laissant entr'eux une largeur de 3 m. 49 (PI. 4}, que l'entrée principale de l'édifice était de ce côté ; l'orientation ouest, nous l'avons dit, est d'ailleurs celle qui a été adoptée par les premiers chrétiens. Les ouvertures sur l'axe des pans nord et sud devaient donner accès aux bâtiments qui étaient annexés au Baptistère, notamment à la Major qui existait déjà
Nous rappelons que le sol des deux édifices était à la même altitude.
 »

Le baptistère, ainsi que la cathédrale primitive furent détruits par les Sarrazins en 725, 730,  ou plus sûrement en 923.
Vous pouvez voir une autre interprétation du baptistère de Marseille à cette adresse. Malheureusement, il faut un "plugin" pour faire la visite en 3D.